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CHANT VINGT-TROISIÈME.

33. La plus douce mélodie qui résonne ici-bas et à soi le plus attire l’âme, paraîtrait une nuée que déchire le tonnerre,

34. Comparée au son de cette Lyre [16] dont se couronnait le beau Saphir, de qui s’azure le ciel le plus brillant.

35. « Je suis l’amour angélique, qui vole autour de la haute joie qu’exhale le sein où habita notre désir [17] ;

36. « Et autour je volerai. Reine du ciel, tant que tu accompagneras ton Fils, et rendras plus divine la sphère suprême en y entrant. »

37. Ainsi se scellait la mélodie de ce cercle [18], et toutes les autres lumières faisaient résonner le nom de Marie.

38. Le royal manteau de toutes les roulantes sphères du monde [19] qui du souffle de Dieu et de ses largesses reçoit le plus de chaleur et de vie,

39. Avait au-dessus de nous sa rive éternelle [20] si distante, que là où j’étais elle ne m’apparaissait pas encore.

40. Ainsi mes yeux n’eurent pas la puissance de suivre la flamme couronnée [21] qui s’éleva près de son Fils.

41. Et comme un petit enfant qui, après avoir pris le lait, tend les bras vers sa mère, par l’amour dont la flamme s’étend jusqu’au dehors,