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CHANT SIXIÈME.

7. Je vis le comte Orso [7], et l’âme séparée de son corps par haine et par envie, non, comme on le sait, pour aucune faute commise ;

8. Je dis Pierre de Brosse [8] : et, tandis qu’elle est de là [9], que pourvoie ici [10] la dame de Brabant, pour ne pas être d’un pire troupeau.

9. Lorsque je fus délivré de toutes ces ombres, qui me priaient que d’autres priassent pour que plus tôt elles devinssent saintes,

10. Je commençai : — O ma Lumière, tu parais nier expressément, dans quelque texte, que la prière plie les décrets du ciel :

11. Et c’est ce que demandent ceux-ci. Leur espérance serait-elle donc vaine ? ou n’ai-je pas bien compris ton dire [11] ?

12. Et lui à moi : — Clair est ce que j’ai écrit, et n’est pas trompeuse l’espérance de ceux-là, si on y regarde avec une raison saine.

13. Point ne se courbe la cime du jugement [12], parce que le feu de l’amour accomplit, en un point, la satisfaction due par qui séjourne ici.

14. Et là où je posai cette maxime, la faute en priant ne s’amendait point, parce que la prière était séparée de Dieu [13].