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CHANT TRENTIÈME.

24. « L’ardent désir qui maintenant t’enflamme, et te presse de connaître ce que tu vois, me plaît d’autant plus, que plus il s’ouvre [18].

25. « Mais de cette eau il convient que tu boives, avant qu’une si grande soif en toi se désaltère. » Ainsi me dit le Soleil de mes yeux.

26. Il ajouta encore : « Le fleuve et les topazes qui entrent et qui sortent, et le ris de l’herbe, sont des ombres transparentes de leur être véritable.

27. « Non que de soi ces choses soient acerbes [19], mais le défaut vient de toi, qui n’as pas encore une vue assez superbe [20]. »

28. Point n’est d’enfant qui, s’éveillant beaucoup plus tard que d’ordinaire, se précipite, le visage tourné vers le lait, aussi vite

29. Que je fis, pour de mes yeux faire encore de meilleurs miroirs, m’inclinant vers l’onde qui coule afin qu’on s’y améliore.

30. Et lorsque j’en mouillai le bord de mes paupières, de longue qu’elle était elle me sembla devenue ronde.

31. Puis, comme une personne sous un masque paraît autre qu’auparavant, si elle dépouille le visage emprunté qui la cachait,