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CHANT SEPTIÈME

Jacques et Frédéric possèdent, il est vrai, les royaumes, mais ils n’ont pas hérité de la meilleure portion de la succession paternelle. Rarement la probité humaine remonte dans les rameaux ; c’est ainsi que l’ordonne Dieu qui dispense cette vertu, pourvu qu’on la lui demande. Mes paroles s’appliquent en même temps à celui dont je t’ai déjà fait remarquer le nez aquilin, aussi bien qu’à Pierre, qui chante avec ce prince. La Pouille et la Provence en gémissent encore de douleur. Le fils dégénère du père autant que Constance s’honore de son mari, plus que ne peuvent le faire Béatrix et Marguerite. Voyez Henri d’Angleterre, ce roi de moeurs si simples, assis ici à l’écart, et qui, de son tronc, a produit de meilleurs rejetons. L’autre qui est en bas parmi eux, et qui en ce moment regarde en haut, est le marquis Guillaume : à l’occasion de sa mort, Alexandrie et ses guerriers firent pleurer les habitants du Montferrat et du Canavésan. »