Page:Dante - La Divine Comédie (trad. Artaud de Montor).djvu/352

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Béatrix ajouta : « Dis, dis, et crois-les comme on doit croire des esprits divins. »

Alors je parlai ainsi : « Je vois que tu séjournes près du trône de la première lumière. Elle sort étincelante de ta bouche et de tes yeux : mais je ne sais pas deviner qui tu peux être, âme bienheureuse, ni pourquoi tu habites dans la sphère qui se cache aux regards des mortels, sous les rayons d’une autre. »

J’adressai ces mots directement à la lumière qui m’avait parlé la première. Elle se montra en même temps plus brillante qu’elle n’avait encore été. Bientôt, comme le soleil qui se cache lui-même par son trop vif éclat, quand il a dissipé les vapeurs épaisses qui tempéraient sa chaleur, la figure sainte, pénétrée d’une joie nouvelle, se concentra dans ses propres rayons, et ainsi recluse, recluse, me répondit comme on le verra au chant suivant.