Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/280

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pontifes ; la philosophie magnanime de ces anciens personnages que n’ébranlèrent pas des accidents et nombreux et variés ; les saints enseignements qui règlent ce que nous devons faire, et les cantiques et la sublime peinture du divin amour, et les manifestations prophétiques de l’avenir, et les actions merveilleuses de l’Homme-Dieu, et les doctrines et les institutions, aussi divines dans leurs effets que dans leur principe, qui nous furent laissées par les apôtres, et la profonde et mystérieuse vision du divin et bien-aimé disciple, et l’auguste théologie de Jésus. Voilà ce que l’Écriture enseigne à quiconque veut être déifié ; voilà ce qu’elle confirme en le mêlant à tous les sacrements par lesquels nous sommes élevés à la divine ressemblance. Ainsi donc ces chants sacrés qui ont pour but de célébrer les œuvres et les paroles de Dieu, de louer les discours et les actions des saints, forment comme un hymne général où sont exposées les choses divines, et opèrent en ceux qui les récitent saintement une heureuse disposition soit à conférer, soit à recevoir les divers sacrements de l’Église.

V. Quand donc, par les charmes de l’harmonie, le cantique des vérités sacrées aura préparé les puissances de notre âme à la célébration immédiate des mystères, et que les ayant soumises, pour ainsi dire, dans l’entraînement de ce concert, aux cadences d’un unanime et divin transport, elle nous aura accordés avec Dieu, avec nos frères et avec nous-mêmes, alors ce que les chants pieux n’offraient qu’en raccourci et sous l’ombre des figures, la lecture des saintes Lettres le développera heureusement en des tableaux et des récits plus larges et plus manifestes. Là, le regard du contemplateur religieux verra toutes