Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/336

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munier et de tous leurs pouvoirs hiérarchiques par le mouvement de Dieu, qui a établi nos cérémonies saintes ; à son tour, le peuple fidèle doit obéir aux pontifes dans l’exercice de leurs fonctions, comme à des hommes inspirés ; car il est dit : « Qui vous méprise me méprise[1]. »

VIII. Mais revenons aux cérémonies qui suivent la prière. Quand elle est achevée, l’hiérarque salue le défunt que tous les assistants saluent à leur tour : car celui-là est digne de l’amour et de l’honneur de tous les justes qui a fini sa vie dans la sainteté. Après le salut, le pontife répand de l’huile sur le défunt. Or, souvenez-vous que, dans le sacrement de régénération, avant le saint baptême et quand l’initié a totalement dépouillé ses vêtements anciens, sa première participation aux choses sacrées consiste en l’onction de l’huile bénite ; et, au terme de la vie, c’est encore l’huile sainte qu’on répand sur le défunt. Par l’onction du baptême, on appelait l’initié dans la lice des saints combats ; l’huile versée sur le défunt signifie qu’il a fourni sa carrière et mis fin à ses glorieuses luttes.

IX. Cette cérémonie terminée, le pontife place le corps du défunt dans un lieu honorable, parmi les corps sacrés de ceux qui appartiennent au même ordre. Car, si le défunt a mené dans son corps et dans son âme une vie agréable à Dieu, le corps, aussi bien que l’âme, est digne d’honneur, parce qu’il a combattu avec elle en répandant de nobles sueurs. C’est pourquoi la justice divine réserve à l’âme et en même temps au corps, son collaborateur et son compagnon, des récompenses proportionnées à leur vie,

  1. Luc., 10, 16.