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DES NOMS DIVINS.


transmettant la lumière reçue aux autres substances angéliques. Là encore, elles trouvent leur permanence et fixité, leur maintien, la protection et un asile assuré ; elles s’affermissent dans l’existence et dans la félicité par le désir quelles ont de cette bonté suprême ; et, s’appliquant à l’imiter autant que possible, elles contractent sa ressemblance, et, d’après le divin précepte, communiquent aux rangs inférieurs les heureux bienfaits dont elles furent comblées les premières.

II. C’est de là que ces esprits tiennent leur céleste ordonnancé, leur fraternelle union, la faculté de se pénétrer l’un l’autre sans se confondre jamais, la force qui attire les inférieurs à la suite des supérieurs et la providence amie que ceux-ci exercent envers ceux-là, le soin avec lequel chacun se maintient en son degré propre, l’activité avec laquelle, sans sortir d’eux-mêmes, ils explorent ce qui les entoure, leur immuable et souverain amour pour la bonté infinie, et toutes ces perfections dont il a été parlé en notre livre des Ordres angéliques et de leurs propriétés. Également tout ce qui constitue la hiérarchie céleste, la purification, l’illumination et la perfection telles qu’elles s’accomplissent dans la sublime nature des anges, tout cela leur fut départi par la bonté féconde qui a produit l’univers. C’est cette bonté première qui leur a donné d’être bons : bonté mystérieuse dont ils sont l’expression vivante, et qui les a créés anges, c’est-à-dire messagers du silence divin, et lumineux flambeaux placés au vestibule du temple où se cache la divinité.

Après ces saintes et vénérables intelligences, les âmes et toutes les richesses des âmes découlent de l’incomparable bonté. C’est par elle, en effet, que les