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CHAPITRE IX.


elle se trouve ; il produit la participation de la similitude : c’est un vestige de la similitude divine qui reluit en toutes les créatures et détermine leur admirable union.

VII. Mais à quoi bon insister sur ce point, quand l’Écriture elle-même attribue à Dieu la dissemblance, et affirme qu’il ne peut être comparé à aucune chose, qu’il diffère de tout, et, ce qui est plus étrange, que rien absolument ne lui est semblable ? Néanmoins ceci n’est pas contraire à ce qui a été dit plus haut touchant la similitude : car les mêmes choses sont semblables, et tout à la fois dissemblables à Dieu : semblables, en ce qu’elles imitent jusqu’à un certain point l’inimitable perfection ; dissemblables, en ce qu’elles sont les effets bornés d’une cause infinie, et ainsi s’en trouvent éloignées à une inappréciable distance.

VIII. Que signifie le repos et l’immobilité divine, sinon que Dieu demeure en lui, et garde, parmi le calme d’une stabilité parfaite, l’identité de son être ; que ses opérations sont les mêmes, et s’exercent sur un même objet, et de la même sorte ; et qu’il est absolument immuable, ne trouvant en lui aucun principe de variation, ni hors de lui aucune cause de changement ? Et ceci doit se prendre dans un sens transcendantal ; car Dieu, supérieur à toute stabilité et permanence, crée en tous les êtres la permanence ei la stabilité ; et c’est en lui que tous sont contenus, et par lui qu’ils conservent avec une pleine sécurité la possession de leurs biens propres.

IX. Ensuite quand les écrivains sacrés enseignent que l’immuable se meut et pénètre toutes choses, ne peut-on pas appliquer heureusement à Dieu cette manière de dire ? Car il faut croire pieusement que