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LETTRE NEUVIÈME.

À L’ÉVÊQUE TITUS,
QUI AVAIT DEMANDÉ PAR LETTRE CE QUE C’EST QUE LA MAISON DE LA SAGESSE, SON CALICE, SA NOURRITURE ET SON BREUVAGE.

Argument. — I. On montre que le langage figuratif des Écritures donne aux ignorants de grossières pensées ; qu’il y a deux théologies, l’une secrète et mystérieuse, l’autre plus claire et évidente. II. On fait voir de quelles interprétations sont susceptibles les divers symboles, et ce que signifie le feu et la nourriture en Dieu et chez les anges ; III, ce que représente la coupe, IV, les aliments et les breuvages, V, l’ivresse divine et les bienheureux s’asseyant dans le ciel, VI, et le sommeil et la veille en Dieu.

I. Mon cher Titus, je ne sais si le pieux Timothée serait parti sans avoir rien lu de ce que j’ai écrit touchant les figures que l’Écriture emploie en parlant de Dieu. Dans le traité de la théologie symbolique, j’ai voulu lui expliquer nettement toutes ces locutions sacrées, que plusieurs esprits trouvent prodigieusement étranges. Encore imparfaits, il leur semble quelque peu absurde que nos maîtres dans l’ineffable sagesse ne révèlent la vérité inconnue des profanes, la vérité divine et mystérieuse, que sous le voile d’obscurs et audacieux symboles. C’est pourquoi plusieurs d’entre nous n’ont qu’une foi médiocre en ce qui est dit des secrets divins ; car ils les contemplent