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LETTRE X.

ludent aux joies des temps futurs, menant une vie angélique au milieu des hommes, en toute tranquillité d’esprit, vrais enfants de Dieu, pleins de bonté et enrichis de tous les biens.

Je ne suis donc pas assez insensé pour imaginer que vous ayez de la douleur ; quant à vos tourments corporels, vous les sentez, mais vous n’en souffrez pas.

Au reste, tout en adressant un blâme légitime à ceux qui vous persécutent et qui pensent follement éteindre le soleil de l’Évangile, je prie Dieu qu’ils cessent enfin de se nuire, qu’ils se convertissent au bien et vous attirent à eux pour entrer en participation de la lumière. Mais, quoi qu’il arrive, rien ne nous ravira les splendeurs éblouissantes de l’apôtre Jean ; car, pour le présent, nous jouissons des vérités de votre enseignement que nous rappelons à notre mémoire ; et bientôt (et je le dis hardiment), bientôt nous serons réunis à vous. Car je mérite confiance quand je dis ce que vous et moi nous avons appris de Dieu : c’est que vous serez délivré de la prison de Pathmos ; que vous retournerez en Asie, et que, là, vous donnerez l’exemple d’imiter le Dieu bon, laissant à la postérité de suivre vos traces.

FIN.