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LII
INTRODUCTION.


Ce qui reste acquis, d’après Libérat lui-même, c’est que dès l’an 400 notre écrivain fut cité avec honneur, et entre deux autorités qui remontaient au milieu du troisième siècle.

Enfin Juvénal de Jérusalem, écrivant à Marcien et à Pulchérie, touchant le trépas de la sainte Vierge, cite comme une tradition de l’Église le récit même de notre Aréopagite sur ce sujet, sans rien émettre absolument qui ressemble à un doute : « Il y avait là, dit-il, avec les apôtres, Timothée, premier évêque d’Éphèse, et Denys l’Aréopagite, comme il nous l’apprend lui-même en son livre (des Noms divins, chap. 3). » C’est l’historien Nicéphore qui nous a transmis ce témoignage[1].

À partir de cette époque, et en descendant le cours des temps, nous rencontrons une foule d’écrivains qui confirment notre sentiment par des témoignages précis et d’une authenticité universellement avouée. Nous les citons, non pas pour marquer qu’alors et depuis, les œuvres dont il s’agit furent connues et jouirent d’une éclatante publicité, ce que personne ne songe à combattre, mais pour montrer que des hommes de science et de vertu distinguées les attribuent à saint Denys l’Aréopagite, ce que plusieurs critiques n’ont pas assez convenablement apprécié.

Donc sous l’empire de Justinien, dans la première moitié du sixième siècle, vécurent deux écrivains de quelque renom, et très-versés dans la lecture des anciens Pères : c’était Léonce de Bysance et saint Anastase le Sinaïte, dont il a été parlé plus haut. Dans un livre qu’il composa contre Nestorius et Eutychès, Léonce dit qu’il va confirmer les arguments d’abord produits par l’autorité des anciens, et il cite en premier lieu Denys l’Aréopagite, contemporain des apôtres[2]. Dans un autre traité, il donne la liste des Pères qui ont illustré l’Église depuis Jésus-Christ jusqu’au

  1. Hist. Eccles., lib. XV, cap. 14.
  2. Lib. II, contra Nest. et Eutych.