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comme des colonnes de fumée, parfumée de myrrhe et d’encens, [et] de toutes sortes de poudres des marchands ? — 7Voici son lit, celui de Salomon ; soixante hommes forts l’entourent, d’entre les hommes forts d’Israël ; 8tous tiennent l’épée [et] sont exercés à la guerre, ayant chacun son épée sur sa cuisse à cause des frayeurs de la nuit. 9Le roi Salomon s’est fait un palanquin de bois du Liban. 10Il a fait ses colonnes d’argent, son dossier d’or, son siège de pourpre, son intérieur pavé d’amour par les filles de Jérusalem. 11Sortez, filles de Sion, et voyez le roi Salomon, avec la couronne dont sa mère l’a couronné au jour de ses fiançailles, et au jour de la joie de son cœur.

IV. — Voici, tu es belle, mon amie ; voici, tu es belle ! Tes yeux sont des colombes derrière ton voile ; tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres sur les pentes de la montagne de Galaad. 2Tes dents sont comme un troupeau de [brebis] tondues, qui montent du lavoir, qui toutes ont des jumeaux, et pas une d’elles n’est stérile. 3Tes lèvres sont comme un fil écarlate, et ta bouche[1] est agréable ; ta joue est comme un quartier de grenade derrière ton voile. 4Ton cou est comme la tour de David, bâtie pour y suspendre des armures ; mille boucliers y sont suspendus, tous les pavois des vaillants hommes. 5Tes deux seins sont comme deux faons jumeaux d’une gazelle, qui paissent parmi les lis.

6Jusqu’à ce que l’aube se lève, et que les ombres fuient, j’irai à la montagne de la myrrhe et à la colline de l’encens.

7Tu es toute belle, mon amie, et en toi il n’y a point de défaut. 8[Viens] avec moi du Liban, [ma] fiancée, viens du Liban avec moi ; regarde du sommet de l’Amana, du sommet du Senir et de l’Hermon, des tanières des lions, des montagnes des léopards. 9Tu m’as ravi le cœur, ma sœur, [ma] fiancée ; tu m’as ravi le cœur par l’un de tes yeux, par l’un des colliers de ton cou. 10Que de charme ont tes amours, ma sœur, [ma] fiancée ! Que tes amours sont meilleures que le vin, et l’odeur de tes parfums plus que tous les aromates ! 11Tes lèvres, [ma] fiancée, distillent le miel ; sous ta langue il y a du miel et du lait, et l’odeur de tes vêtements est comme l’odeur du Liban. 12[Tu es] un jardin clos, ma sœur, [ma] fiancée, une source fermée, une fontaine scellée. 13Tes plants sont un paradis de grenadiers et de fruits exquis, de henné et de nard, 14de nard et de safran, de roseau odorant et de cinnamome, avec tous les arbres à encens ; de myrrhe et d’aloès, avec tous les principaux aromates ; 15une fontaine dans les jardins, un puits d’eaux vives, qui coulent du Liban !

16Réveille-toi, nord, et viens, midi ; souffle dans mon jardin, pour que ses aromates s’exhalent ! Que mon bien-aimé vienne dans son jardin, et qu’il mange ses fruits exquis.

V. — Je suis venu dans mon jardin, ma sœur, [ma] fiancée ! J’ai cueilli ma myrrhe avec mes aromates, j’ai mangé mon rayon de miel avec mon miel, j’ai bu mon vin avec mon lait. Mangez, amis ; buvez, buvez abondamment, bien-aimés !

2* Je dormais, mais mon cœur était réveillé. C’est la voix de mon bien-aimé qui heurte : Ouvre-moi, ma sœur, mon amie, ma colombe, ma parfaite ! Car ma tête est pleine de rosée, mes boucles, des gouttes de la nuit. — 3Je me suis dépouillée de ma tunique[2], comment la revêtirais-je ? J’ai lavé mes pieds, comment les salirais-je ? — 4Mon bien-aimé a avancé sa main par le guichet, et mes entrailles se sont émues à cause de lui. 5Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé, et de mes mains a dégoutté la myrrhe, et de mes doigts, la myrrhe limpide, sur les poignées du verrou. 6J’ai ouvert à mon bien-aimé, mais mon bien-aimé s’était retiré, il avait passé plus loin ; mon âme s’en était allée pendant qu’il parlait. Je le cherchai, mais je ne le trouvai pas ; je l’appelai, mais il ne me répondit pas. 7Les gardes qui font la ronde par la ville me trouvèrent ; ils me frappèrent, ils m’ont blessée ; les gardes des murailles m’ont ôté mon voile de dessus moi. 8Je vous adjure, filles de Jérusalem, si vous trouvez mon bien-aimé, que lui direz-vous ? Que je suis malade d’amour.

9Ton bien-aimé qu’est-il de plus qu’un autre bien-aimé, ô la plus belle parmi les femmes ? Ton bien-aimé qu’est-il de plus qu’un autre bien-aimé, que tu nous adjures ainsi ?

10Mon bien-aimé est blanc et vermeil, un porte-bannière entre dix mille. 11Sa tête est un or très-fin ; ses boucles sont flottantes, noires comme un corbeau ; 12ses yeux, comme des colombes près des ruisseaux d’eau, baignés dans le lait, bien enchâssés[3]; 13ses joues, comme des parterres d’aromates, des corbeilles de fleurs parfumées ; ses lèvres, des lis distillant une myrrhe limpide ; 14ses mains, des rondelles d’or, où sont enchâssés des chrysolithes ; son ventre, un ivoire poli, couvert de saphirs ; 15ses jambes, des colonnes de marbre blanc, reposant sur des socles d’or fin ; son port comme le Liban, distingué comme les cèdres ; 16son palais est plein de douceur, et toute sa personne est désirable. Tel est mon bien-aimé, tel est mon ami, filles de Jérusalem !

VI. — Où est allé ton bien-aimé, ô la plus belle parmi les femmes ? De quel côté ton bien-aimé s’est-il tourné ? et nous le chercherons avec toi.

2Mon bien-aimé est descendu dans son jardin, aux parterres des aromates, pour

  1. d’autres : ton parler.
  2. ou : manteau.
  3. d’autres : se tenant au milieu de l’abondance.