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LA CHAUMIÈRE

nous apprit que nous approchions du tropique ; et en effet, le soleil à midi paraissait suspendu perpendiculairement sur nos têtes, phénomène que beaucoup d’entre nous n’avaient jamais vu.

Le 1er juillet on reconnut le cap Bojador, et l’on vit les côtes du Sahara. Vers dix heures du matin on se prépara à la cérémonie frivole que les marins ont inventée, pour avoir le prétexte de rançonner les passagers qui n’ont pas encore passé le tropique. Pendant cette cérémonie, la Frégate doubla le cap Barbas en courant à sa perte. Le capitaine Lachaumareys présidait à cette espèce de Baptême avec bonhomie, tandis que son cher Richefort se promenait sur l’avant, et jetait un coup-d’œil indifférent sur une côte hérissée de dangers. Quoi qu’il en soit, tout se passa pour le mieux ; on peut dire même que cette farce fut jouée assez gaiement. Mais la route que nous suivions, nous fit bien-