Page:Dard - La chaumière africaine, 1824.pdf/84

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commun accord de le laisser entièrement libre sur le Radeau.

Les soixante malheureux qui échappèrent aux premiers massacres du Radeau, se virent bientôt réduits à cinquante, puis à quarante ensuite à vingt-huit. Le moindre murmure ou la plus faible plainte, au moment de la distribution des vivres, était un crime qu’on punissait aussitôt de mort. D’après un semblable Code, on devinera aisément que le Radeau fut bientôt allégé ; cependant le vin diminuait sensiblement, et la demi-ration répugnait singulièrement à un certain chef du complot. Enfin pour éviter d’en être réduit à cette extrémité, le Pouvoir exécutif décida qu’il était plus sage de noyer treize personnes, pour avoir leur ration de vin, que d’en mettre vingt-huit à la demi-ration. Grand Dieu ! quelle honte ! Après cette dernière catastrophe, les chefs du complot, craignant sans