Page:Dard - La chaumière africaine, 1824.pdf/94

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
85
AFRICAINE.

frait tous les signes avant-coureurs d’une grande tempête. L’horison du côté du désert présentait l’aspect d’une longue et hideuse chaîne de montagnes entassées les unes sur les autres, dont les sommets semblaient vomir le feu et le soufre. Des nuages bleuâtres bordés d’un sombre cuivré se détachaient de cette masse informe, et venaient se réunir à ceux qui se balançaient sur nos têtes. En moins d’une demi-heure, tout l’Océan parut confondu avec les nuages horribles qui le couvraient. Aucune étoile du firmament ne s’offrait plus à nos yeux. Tout-à-coup un bruit épouvantable se fait entendre du côté de l’ouest, et toutes les vagues de la mer viennent fondre sur notre frêle Canot. Un silence rempli d’effroi succède à une consternation générale ; toutes les bouches sont muettes, et aucun de nous n’ose communiquer à son voisin l’horreur dont