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AFRICAINE.

lèvent, s’irritent, se heurtent ; dans leur choque épouvantable, une montagne d’eau se précipite sur notre Canot, emporte une des voiles et la plupart des effets que quelques matelots avaient sauvés de la Méduse. Notre barque est près de couler bas ; les femmes et les enfans étendus au fond, boivent l’onde amère ; et leurs cris se mêlant au bruit des vagues et de furieux aquilons ajoutent encore à l’horreur de ce spectacle. Mon infortuné père éprouve alors le plus affreux suplice. L’idée des pertes que notre naufrage vient de lui causer et le danger où se trouve ce qui lui reste de plus cher au monde, le plongent dans un profond évanouissement. La tendresse prête à son épouse et ses enfans des forces pour tâcher de le tirer de cet état. Il revient à la vie, mais hélas ! c’est pour mieux déplorer l’infortune et l’horrible position de sa famille ; il nous presse