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AFRICAINE.

mouchoir blanc à l’extrémité de notre mât. Dès lors, nous prîmes tous la résolution d’aller à terre, au risque de périr dans les brisans qui étaient très-forts vers le rivage, quoique la mer fût calme. En nous approchant de la côte nous vîmes un endroit où les flots paraissaient moins s’élever qu’ailleurs. Nous essayâmes de l’atteindre, dans l’espoir que nous pourrions plus facilement y aborder. À peine nous dirigions-nous de ce côté, que nous apperçûmes une grande troupe de gens arrêtés auprès d’un petit bois environné de plusieurs collines de sable assez élevées. Nous les reconnûmes pour être les passagers des canots qui, comme le nôtre, étaient privés de vivres.

Cependant nous approchions du rivage, et déjà les lames écumantes qui s’y brisaient, nous remplissaient d’épouvante. Chaque flot qui venait de la pleine mer, chaque lame qui s’engageait sous notre