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AFRICAINE.

femme malade ne put nous accompagner, mais il nous recommanda fortement à nos guides. Mon père n’avait pu louer que deux ânes pour toute notre famille ; et comme elle était nombreuse, ma sœur Caroline, ma cousine et moi, nous fûmes encore obligées de nous traîner, ainsi que notre malheureux père à la suite de la caravane, qui à la vérité n’allait guère plus vite que nous.

À peu de distance du camp, le brave et compatissant capitaine Bégnère, voyant que nous n’avions pas de monture, nous força d’accepter celle qu’il avait louée pour lui, en nous disant, que jamais il n’irait à cheval, quand des demoiselles exténuées de fatigue le suivraient à pied. Ce digne officier que le Roi a depuis récompensé honorablement, ne cessa d’avoir pour notre malheureuse famille, des soins et des attentions que je n’oublierai jamais.