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AFRICAINE.

tèrent à la mer pour l’aborder à la nage. Il faut dire ici, que c’était bien à tort que nous avions soupçonné ces gens de perfidie envers nous ; car jamais dévouement ne parut plus généreux que le leur, quand ils s’élancèrent tous les cinq dans les vagues, pour nous aller chercher des secours auprès du navire, quoiqu’il fût encore à plus d’un grand quart de lieue du rivage. Au bout d’une demi-heure, nous vîmes revenir ces bons Maures faisant flotter devant eux trois petites barriques. Arrivés à la plage, l’un d’eux remit à M. Espiau, une lettre de M. Parnajon : c’était le capitaine du brik l’Argus qui allait à la recherche du Radeau et nous envoyait des provisions. Cette lettre nous annonçait une petite barrique de biscuit, un tierçon de vin, un demi-tierçon d’eau-de-vie et un fromage de Hollande. Quelle heureuse rencontre ! Nous aurions bien désiré témoigner toute