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AFRICAINE.

rions bien voulu les fuir : mais ma belle-mère et moi, nous tombâmes comme évanouies. Ces Maures à longues barbes étant arrivés auprès de nous, l’un d’eux mit pied à terre, et nous adressant la parole, il nous dit en fort bon français : « Rassurez-vous Mesdames ! Sous ce costume arabe vous voyez un Anglais qui vient à votre secours. J’ai appris au Sénégal que des Français avaient été jetés dans ces déserts, et comme je connais plusieurs princes de ces arides contrées, j’ai pensé que ma présence pourrait vous être utile ». Ces paroles nobles, sorties de la bouche d’un homme que nous avions d’abord pris pour un Maure, nous rassurèrent aussitôt. Revenues de notre effroi, nous nous levâmes pour témoigner au philantrope anglais tous les sentimens de reconnaissance dont nous étions pénétrées. M. Carnet (c’est le nom de ce généreux Anglais) nous