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AFRICAINE.

brûlans de l’Afrique, ne voudraient jamais croire que parmi ces demi-sauvages, il s’en trouve plusieurs qui sont nés sur les bords de la Seine.

Pendant que ces pensées roulaient dans mon esprit, le sommeil s’empara de mes sens, et je m’endormis. M’étant réveillée au milieu de la nuit, je trouvai ma portion de bœuf dans les souliers qu’un vieux matelot m’avait prêtés pour traverser les épines. Quoique cette viande fût un peu brûlée et fortement imprégnée de l’odeur de l’assiette qui la contenait, j’en mangeai une grande partie, et je donnai l’autre au matelot qui avait eu la bonté de me prêter sa chaussure. Ce marin, voyant que j’étais malade, m’offrit en échange de ma viande, un peu de bouillon qu’il avait eu l’adresse de faire dans une petite boite de fer-blanc. Je le priai de me donner un peu d’eau s’il en avait ; aussitôt il alla m’en