Page:Dard - La chaumière africaine, 1824.pdf/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
15
AFRICAINE.

qui, accouplés deux à deux par d’énormes chaînes, sont forcés de transporter les fardeaux les plus pesans. Il faut le dire en passant, ce spectacle n’était guère attrayant pour des jeunes Demoiselles qui n’avaient jamais quitté Paris ; car malgré toute la répugnance qu’on peut avoir pour ceux que les lois condamnent à vivre loin de la société, on ne peut voir avec indifférence, cette foule d’êtres pensans, dégradés par suite de leurs actions criminelles, au point d’être assimilés aux bêtes de somme.

Mon esprit était encore plein de ces tristes réflexions, lorsque mon père, ouvrant la portière de notre voiture, m’apprit que nous allions descendre dans un hôtel de la rue Dauphine, où déjà nous attendaient notre belle-mère et nos jeunes frères et sœurs, qui étaient restés à Brest avec elle. Bientôt toute notre nombreuse famille fut encore réunie. Quels transports