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LA CHAUMIÈRE

lui marquai pour cette espèce d’oiseau, il persista à vouloir m’en faire du bouillon ; environ une heure après, il me présenta une tasse de ce consommé africain ; mais je le trouvai si amer que je ne fis qu’en goûter. Mon état allait toujours en empirant, et chaque instant semblait devoir être le dernier de ma vie. Enfin sur le midi, ayant réuni le peu de forces qui me restaient, j’écrivis à mon père l’état malheureux où je me trouvais. Étienne se chargea de porter ma lettre, et me laissa seule au milieu de notre île. Le soir, je sentis un grand redoublement de fièvre, mes forces m’abandonnèrent entièrement ; je ne pus pas même fermer la porte de la case où j’étais couchée. J’étais loin de ma famille ; aucun être à figure humaine n’habitait mon île ; personne ne voyait mes souffrances ; je tombai dans une profonde léthargie, et je ne sais ce que je