Page:Dard - La chaumière africaine, 1824.pdf/226

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
213
AFRICAINE.

Huit jours s’étaient déjà écoulés depuis notre retour à l’habitation de Safal, lorsqu’un matin nous appercûmes sur la rivière, notre chaloupe que nous reconnaissions toujours à un signal placé au haut du mât ; c’était mon père qui amenait douze nègres qu’on venait de lui louer au Sénégal, moyennant une partie de la récolte de son île. Les hommes furent aussitôt employés aux défrichemens ; les enfans et les femmes nous aidèrent dans les travaux de la récolte du coton. Mon père congédia alors les nègres journaliers, qui chaque jour venaient travailler à Safal, et repartit pour le Sénégal où ses affaires exigeaient encore sa présence.

Je m’attendais à rester long-tems sans voir mon père ; mais au bout de huit jours, je fus agréablement surprise en voyant notre bateau dans la petite rade de Babaguey ; j’envoyai de suite les nègres