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LA CHAUMIÈRE

soustraire aux importunités des chasseurs qui souvent venaient dans notre île, nous nous rendions à l’île de Bokos située à l’est de celle de Safal. Arrivés là, nous nous réunissions sous un gros Baobab qui avait plus de trente pieds de circonférence. Après avoir pris notre modeste repas sous l’ombrage de cet arbre extraordinaire, mon père allait faire sa partie de chasse ; ma sœur Caroline et moi, nous cherchions à découvrir quelques plantes rares à l’aide de nos livres de botanique, tandis que les enfans s’amusaient à faire la chasse aux papillons et aux autres insectes. Charles, l’aîné des garçons, nageait comme un poisson : aussi, quand mon père tuait un canard ou une aigrette sur le fleuve, aussitôt Charles se jettait à la nage, pour aller chercher le gibier ; d’autre fois il grimpait au plus haut des arbres pour y dénicher les oiseaux, ou il s’enfonçait