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LA CHAUMIÈRE

recherches furent inutiles. Les nègres déserteurs avaient déjà gagné les forêts de l’intérieur. Accablé de fatigues, mon père revint à Safal. Je dois avouer ici, que, quoique je fusse profondément affectée de la désertion de ces esclaves qui nous étaient nécessaires pour réaliser nos projets de culture, mon cœur ne put blâmer des malheureux qui cherchaient à recouvrer la liberté qu’on leur avait ravie.

À cette époque, c’est-à-dire, dans les premiers jours de mars 1819, nous apprîmes que M. Schmaltz, revenant de France, était en rade de Saint-Louis, et que le Ministre de la marine avait approuvé tous les projets relatifs aux établissements agricoles du Sénégal. Cette nouvelle donna quelque espérance à mon père. Comme il avait le premier proposé ces établissemens, il se flattait qu’on lui rendrait enfin justice. Dans cette confiance, il alla à la rencontre du gouver-