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AFRICAINE.

courais les sillons, pour faire ma petite provision de bluets et de pavots. Bientôt nous arrivâmes à l’embarcation où se trouvait déjà une partie des passagers de notre expédition, et qui comme moi, semblaient jeter un dernier coup-d’oeil sur le sol français que nous allions abandonner. Cependant on s’embarque et l’on s’éloigne de ces rivages fortunés. En descendant le cours tortueux de la Charente les vents contraires retardèrent tellement notre marche, que nous ne pûmes atteindre la frégate la Méduse, que le lendemain matin, c’est-à-dire, que nous mîmes près de vingt-quatre heures pour faire quatre lieues. Enfin l’on monte à bord de la Méduse de douloureuse mémoire. À notre arrivée sur cette Frégate, les logemens n’étaient pas encore préparés. Il fallut attendre, et rester pèle-mêle jusqu’au lendemain. Notre famille qui se composait de neuf personnes, fut