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LA CHAUMIÈRE

logée dans une chambre près de la grande batterie. Comme les vents étaient toujours contraires nous restâmes en rade jusqu’au dix-sept.

Le dix-sept juin à quatre heures du matin, nous mîmes à la voile, ainsi que toute l’expédition du Sénégal, composée de la frégate la Méduse, de la flûte la Loire, du brik l’Argus, et de la corvette l’Écho. Les vents étant très-favorables, nous eûmes bientôt perdu de vue les vertes prairies de l’Aunis : cependant à six heures du matin l’île de Rhé paraissait encore sur l’horison ; nos yeux s’y fixèrent avec regret, comme pour saluer une dernière fois notre chère patrie. Qu’on se représente pour un moment la Frégate environnée de tous côtés par de hautes montagnes d’eau, qui tantôt nous balançaient dans les airs, tantôt nous précipitaient dans des abîmes profonds. Les vagues soulevées par une forte brise de nord-ouest,