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LA CHAUMIÈRE

brassa, et me dit de n’avoir aucune crainte à son sujet, qu’il sentait trop que sa vie était nécessaire à ses enfans, pour l’exposer imprudemment. « Quant à ma santé, ajouta-t-il, j’espère bien la conserver aussi, à moins que le ciel n’en ait décidé autrement ». À ces mots, il me dit adieu et s’éloigna. Je rentrai dans la maison où je donnai un libre cours à mes larmes. Je ne sais quel pressentiment vint alors s’emparer de moi ; il me sembla que je venais de voir mon père pour la dernière fois ; et ce ne fut qu’au bout de trois jours, en recevant une lettre écrite de sa main, que je pus chasser ces noires idées. Mon père nous annonçait qu’il se portait bien, et que tout était tranquille à Safal. Le même jour, je lui écrivis pour l’informer de l’état de notre jeune frère qui se trouvait un peu mieux depuis la veille ; je lui envoyai en même temps quelques livres de pain