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LA CHAUMIÈRE

prit congé de nous, me promettant d’aller voir mon père en passant devant Babaguey. Quelques jours après, notre jeune sœur tomba dangereusement malade. La fièvre me prit aussi, et en moins de quarante-huit heures, toute notre famille fut atteinte de la même maladie. Cependant, ma sœur Caroline avait encore assez de force pour nous soigner ; et je dois dire que sans son courage, nous aurions peut-être tous succombé à la fièvre qui nous accablait. Cette bonne sœur n’osait écrire à mon père l’état déplorable où se trouvait sa famille. Mais hélas ! il fallut bien se résoudre à lui apprendre cette triste nouvelle. Je ne sais ce qui se passa pendant deux jours, depuis l’envoi de la lettre de ma sœur à mon père ; le délire m’avait ôté toute connaissance. Lorsque cet accès fut un peu diminué, et qu’en reprenant mes sens, je pus reconnaître les personnes qui m’entouraient, je vis