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LA CHAUMIÈRE

page est en mouvement, les uns grimpent sur des échelles de cordes, et vont se percher sur l’extrémité des vergues ; d’autres montent au plus haut des mâts, ceux-ci beuglent en tirant avec force et en cadence certains cordages, ceux-là crient, jurent, sifflent, et font retentir l’air de sons barbares et inconnus. L’officier de quart, à son tour, fait sortir de ses poumons les mots : tribord ! babord ! hisse ! lof ! amure ! fok ! auquel les timoniers répondent sur le même ton. Cependant tout ce tintamarre a produit son effet : les vergues ont tourné sur leurs pivots, les voiles sont tendues, les cordages serrés, et les malheureux mousses inexpérimentés reçoivent leur leçon en descendant sur le tillac. Alors tout redevient tranquille, excepté les vagues qui mugissent encore, et les mâts qui continuent à faire entendre leurs craquemens épouvantables. Cependant les