Page:Dard - La chaumière africaine, 1824.pdf/70

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
61
AFRICAINE.

nous étions. Plusieurs amis de mon père qui se trouvaient dans cette Chaloupe, supplièrent M. Lapérère qui commandait notre Canot, de le recevoir à son bord. Déjà mon père lui tendait les bras, quand, tout-à-coup, M. Lapérère fait larguer la remorque qui nous attachait aux autres embarcations, et nous gagnâmes le large à force de rames. Au même instant, chaque Canot imita notre exécrable manœuvre ; et voulant fuir l’approche de la Chaloupe qui demandait des secours, tous se débarrassèrent du Radeau, abandonnant au milieu de l’Océan et à la fureur des vagues, les malheureux qu’on s’était engagé sous serment, de mener jusqu’à la côte du désert.

À peine ces lâches avaient-ils violé leur serment, que nous vîmes flotter sur le Radeau le pavillon français. La confiance de ces malheureux était si grande, que quand ils virent s’éloigner le Canot qui