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LE CHEVALIER DE SAINT-GEORGE.

en lui représentant que leur honneur et la délicatesse de leur conscience ne leur permettaient pas d’être soumises aux ordres d’un mulâtre.

Le cas était fort embarrassant ; après un grand nombre de pourparlers, le roi trancha la difficulté en faisant régir l’Opéra pour son compte.

Saint-George entra dans les mousquetaires, fut capitaine des gardes du duc de Chartres, capitaine des chasses et surintendant de la musique du duc d’Orléans.

Il fut aussi écuyer de Mme de Montesson.

Pendant la Révolution, Saint-George leva un régiment de cavalerie légère qu’il conduisit à l'armée du Nord.

Le 27 septembre 1792, il envoya une lettre à l’Assemblée nationale pour annoncer la reprise de Saint-Amand et la levée du camp de Maulde.

Quelque temps après, il fut arrêté comme suspect et ne dut son salut qu’au 9 Thermidor.

Saint-George eut, vers l’âge de cinquante-quatre ans, un ulcère qu’il négligea de faire soigner ; la gangrène s’y mit et occasionna sa mort, arrivée à Paris, le 12 juin 1799.

Nous donnons le fac-similé de la signature de Saint-George dans la pièce suivante. Surintendant de la musique du duc d’Orléans, il donne son approbation aux sommes portées sur ce compte.