Page:Darien - Biribi (Savine 1890).djvu/82

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Je lui donne des raisons quelconques : beaucoup de punitions pour différents motifs…

Il cligne de l’œil.

— Différents motifs… oui, je connais ça. Il y a une femme là-dessous.

Une femme ?… à propos de quoi ?… Après tout, s’il y tient :

— Oui… une femme… une femme…

— Je parie que lorsque vous avez fait vos bêtises, vous étiez en garnison dans les environs de Paris ; car vous êtes de Paris, n’est-ce pas ?… Quand on est si près de chez soi, ça finit toujours mal.

— Oui, j’étais tout à côté de Paris.

— J’en étais sûr ! Tenez, je devine, vous deviez être à Versailles.

Je ne veux pas le détromper, ça le mettrait de mauvaise humeur ; je lui déclare que j’étais à Versailles. Comme ça il va peut-être me laisser la paix.

— Ah ! ah ! ce sacré Versailles. Ça me rappelle de fameux souvenirs. J’y ai tenu garnison, moi aussi. Il y a déjà quelque temps, par exemple. J’étais dans la garde mobile. Vous savez, la garde mobile ?… Nous faisions le service de la Chambre des députés… Nous avions des shakos avec des plaques et des V blancs, argentés…

— Ah ! oui.

— Ce vieux Versailles ! J’y avais une bonne amie… je peux bien dire ça maintenant… une charcutière… la fille d’un charcutier… au coin de l’avenue de Paris et de la rue des Chantiers. Vous connaissez peut-être ? Vous l’avez sans doute vue, en passant ? Elle est toujours dans la boutique.

Quel raseur ! Est-ce qu’il a l’intention de continuer