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cisme. C’est pour Rome qu’elle travaille, et à l’instigation de Rome. C’est sur l’ordre de Rome qu’elle s’efforce de faire de la France une seconde Espagne. C’est le mensonge catholique, la stupidité catholique, la férocité catholique, qui suintent de ses pages ; la hideuse hypocrisie catholique aussi.

Hier, la Presse nationaliste attaquait les Juifs ; aujourd’hui, elle attaque les Protestants et les Libres-penseurs, elle demande qu’on les exile, qu’on les pende, qu’on les brûle, qu’on les décervèle. Elle les attaque traîtreusement, lâchement, en se défendant, la main sur l’hostie mal digérée qui lui sert de conscience, de toute pensée d’agression. Elle faisait aux Juifs une « guerre de race. » Elle combat le protestantisme comme « hostile à l’esprit national ». Elle dissimule honteusement, bêtement, la férocité de son fanatisme. Elle n’a même pas le courage d’avouer ses haines. C’est aussi sous des prétextes misérables qu’elle mène une campagne acharnée et incessante contre les peuples dont elle redoute l’esprit libre, opposé à l’extension des infamies latines. Elle provoque, harcèle, dénonce, injurie, et calomnie ; derrière le rideau tricolore de son patriotisme imbécile, c’est l’intolérance la plus hideuse qu’elle cache, l’intolérance la plus stérile, l’intolérance catholique ; mais l’état des esprits n’est pas encore tel, en France, qu’elle puisse impunément en faire l’aveu. Elle se défend donc d’attaquer personne ; elle s’en prend à des collectivités mal définies : les Intellectuels, les Cosmopolites, etc. Elle a recours, pour prouver sa bonne foi, aux arguties, aux circonlocutions, aux désaveux, aux faux-fuyants et aux échappatoires. C’est misérable.

Malgré tout, l’intolérance est manifeste. Eh ! bien, il ne faut pas la déplorer, mais s’en féliciter, au contraire. Il faut lui arracher son masque et la forcer à se mettre franchement en face d’une autre intolérance, l’Intolérance de la Liberté. Le temps des compromis est passé, et voici l’heure des luttes définitives. Si le nom français ne doit pas être à jamais rayé de l’histoire, il faut que la