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nul compte des questions sociales ; en quoi ils agissent comme les vermineux cafards qu’ils sont. La vérité, c’est que la question sociale et la question patriotique sont arrivées à se pénétrer à tel point, en France, par suite de l’épuisement de toutes les formes de la tyrannie, qu’elles ne peuvent parvenir à trouver leur solution qu’en même temps, et l’une par l’autre. Les Français auront, à tout prix, une patrie réelle, et se constitueront enfin en nation ; ou la France mourra sous l’ombre de la main noire qui fait peser sur sa vie la malédiction catholique — la main criminelle qui doit tomber, et qui tombera, sous la hache de la Révolution ou sous le sabre de l’étranger.



Que tout rentre au chaos, et que de ce chaos sorte un monde régénéré.
Babeuf.

Un écrivain allemand établissait récemment un parallèle entre l’Exposition de 1889 et celle d’aujourd’hui. Il comparait l’aspect général et le caractère propre des deux Expositions. Celle de 1889 avait donné, par sa structure d’ensemble, l’impression de quelque chose de nouveau ; d’une manifestation spontanée, par l’architecture, d’un état d’esprit audacieux et ferme, dédaigneux des vieilles formules et fatigué de toutes routines, de toutes entraves. Son style neuf, élégant et hardi, paraissait produit par l’effort soudain des tendances comprimées jusque-là et qui se faisaient jour tout d’un coup. Il était, par l’orgueil de ses piliers de fer et la grâce de ses charpentes métalliques s’élançant vers le ciel et s’y courbant en légères voûtes d’acier, comme l’ébauche d’un geste large et beau qu’aurait tenté une humanité nouvelle. Et, autour des robustes colonnes et sous les coupoles aériennes — au milieu de tout ce métal que la science et l’art semblaient avoir arraché moins aux entrailles de la terre qu’aux grif-