Page:Darmesteter - Essais orientaux.djvu/145

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« Celui qui a fixé la terre chancelante, arrêté les montagnes branlantes, celui qui a donné ses dimensions à la large atmosphère, celui qui a étayé le ciel, — ô hommes, c’est Indra !

« Celui qui, ayant tué le Serpent, a lâché les sept rivières, celui qui a fait sortir les vaches de la cachette de la caverne, celui qui au choc des deux pierres a engendré Agni, — ô hommes, c’est Indra !

« Celui par qui ont été faites toutes ces grandes choses ; celui qui a abattu, forcé à se cacher la race démoniaque ; qui, comme un joueur heureux, gagnant au jeu, enlève ses biens à l’impie, — ô hommes, c’est Indra !

« Quand on dit de lui : où est-il ? de l’impie qui répond : « il n’est pas » il enlève les biens comme le fait le dé vainqueur ; croyez en lui, — ô hommes, c’est Indra !

« Celui qui anime et le riche et le maigre, et le prêtre son chantre qui l’implore, le dieu aux belles œuvres, dieu protecteur à qui joint les pierres pour presser le Soma, — ô hommes, c’est Indra !

« Celui qui a dans sa main les troupeaux de chevaux et de vaches, qui les villes, qui les chars guerriers, celui qui a créé le soleil et l’aurore, celui qui conduit les eaux, — ô hommes, c’est Indra !

« Celui qu’invoquent les deux armées qui se choquent, ennemis des deux parts, triomphant, succombant, que sur le même char où ils se rencontrent dans l’assaut ils invoquent l’un contre l’autre, — ô hommes, c’est Indra.

« Celui qui a découvert Çambara dans les montagnes où il s’était caché quarante années, celui qui a tué le serpent dans tout le déploiement de sa force, qui l’a fait tomber mort sur Dânu[1], — ô hommes, c’est Indra !

  1. Sa mère.