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lant réciproquement et répétées des centaines de fois, lui ont permis d’apprécier numériquement l’action des agents physiques et celle de doses infinitésimales d’une foule de substances azotées sur les organes impressionnables de ces végétaux. La capture et l’absorption de petits animaux vivants et de ces substances ont été mises hors de doute, par M. Clark (Journal of Botany, septembre 1875). Cet observateur a fait macérer des mouches dans une solution de citrate de lithium dont le spectre présente des raies très-caractéristiques. Il plaçait ces mouches sur des feuilles de Drosera et de Pinguicula, et examinait ensuite au spectroscope les tissus de la feuille. Toujours ils ont donné des signes de la présence du lithium. M. Ed. Morren a achevé la démonstration en montrant (note, p. 423) que la digestion végétale et la digestion animale sont des opérations chimiques analogues par lesquelles les substances alimentaires sont assimilées à l’économie.

La question du rôle utile et profitable à la plante de ces substances animales absorbées par les feuilles n’en reste pas moins indécise : elle doit être élucidée par des expériences subséquentes, celles publiées jusqu’ici étant contradictoires ou peu décisives. La solution de cette partie du problème incombe donc aux Botanistes et aux Chimistes qui compléteront ces recherches en suivant les méthodes inaugurées par l’auteur.

Les expériences contradictoires faites jusqu’ici soulèvent d’ailleurs une question préjudicielle. Tout le monde convient aujourd’hui qu’on observe chez les végétaux comme chez les animaux des organes rudimen-