Page:Darwin (trad. Barbier) — Les plantes insectivores, 1877.pdf/105

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

chapitre V.

effets produits sur les feuilles par les liquides non azotés et les liquides organiques azotés.

Liquides non azotés. — Solutions de gomme arabique, de sucre, d’amidon, d’alcool étendu, d’huile d’olive. — Infusion et décoction de thé. — Liquides azotés. — Lait. — Urine, albumine liquide. — Infusion de viande crue. — Mucosités impures. — Salive. — Solution de colle de poisson. — Différence de l’action exercée par ces deux séries de liquides. — Décoction de pois verts. — Décoction et infusion de choux. — Décoction de brins d’herbe.


Quand j’observai le Drosera pour la première fois, en 1860, et que je fus porté à croire que les feuilles absorbent les matières nutritives contenues dans les insectes qu’elles capturent, je pensai immédiatement qu’il était utile de faire des essais préliminaires avec quelques liquides ordinaires contenant ou ne contenant pas des substances azotées. Il est bon, je crois, d’indiquer les résultats que j’ai obtenus.

Dans toutes les expériences suivantes, je me suis servi d’un même instrument pointu pour laisser tomber une goutte de liquide sur le centre de la feuille ; après de nombreux essais je m’assurai que ces gouttes contiennent en moyenne un demi-minime ou 1/960 d’once de liquide ou 0,0295 de millig. Je ne prétends pas, toutefois, indiquer par là des mesures absolument exactes ; en effet, les gouttes formées par les liquides visqueux sont évidemment plus grosses que les gouttes d’eau. Je n’expérimentai jamais que sur une seule feuille de la même plante et je me procurai des plantes de deux endroits fort éloignés l’un de l’autre. Mes expériences ont été faites pendant les mois