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DROSERA ROTUNDIFOLIA.

un demi-minime d’une solution contenant 1 partie de chlorure pour 437 parties d’eau. J’observai, au bout de vingt-cinq minutes, une inflexion prononcée chez les tentacules extérieurs et sous-marginaux ; cette inflexion augmenta pendant trois ou quatre heures, mais n’atteignit jamais un degré très-considérable. Au bout de huit heures trente minutes, les tentacules commencèrent à se redresser, et, le lendemain matin, c’est-à-dire au bout de vingt-quatre heures, ils s’étaient tous redressés sur 4 feuilles, mais étaient encore quelque peu infléchis sur les deux autres.

Résumé général et conclusions sur les résultats obtenus avec les sels d’ammoniaque.

Nous venons de voir que les neuf sels d’ammoniaque dont je me suis servi dans mes expériences provoquent l’inflexion des tentacules et souvent celle du limbe lui-même.

Autant que j’ai pu m’en assurer par les essais incomplets faits avec les six derniers sels, le citrate d’ammoniaque est celui dont l’action est la moins énergique, et le phosphate d’ammoniaque est de beaucoup celui qui agit le plus puissamment. Il est bon de remarquer que le tartrate d’ammoniaque et le chlorure d’ammonium exercent une action qui se prolonge pendant fort peu de temps. Le tableau suivant indique l’efficacité relative du carbonate, de l’azotate et du phosphate d’ammoniaque ; nous avons indiqué, dans ce tableau, la dose la plus petite qui suffit à provoquer l’inflexion des tentacules.

D’après les expériences faites de ces trois façons différentes, nous voyons que le carbonate qui contient 23,7 pour 100 d’azote est moins énergique que l’azotate, qui contient 35 pour 100 d’azote. Le phosphate contient moins d’azote que l’un ou l’autre de ces deux sels, c’est-à-dire 21,2 pour 100 seulement, et il est cependant beaucoup plus énergique que l’un ou l’autre ; cette énergie dépend sans doute tout autant du phosphore que de l’azote qu’il