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semble la plus probable, c’est-à-dire que ces appendices étaient, dans le principe, des poils glandulaires ou de simples formations de l’épiderme, et qu’il faut encore considérer ainsi leur partie supérieure ; mais que la partie inférieure, la seule qui soit douée de la faculté du mouvement, est un prolongement de la feuille, les vaisseaux en spirale s’étendant de cette partie jusqu’à l’extrémité supérieure. Nous verrons ci-après que les
Fig. 3. — Drosera rotundifolia.
Coupe longitudinale d’une glande grossie considérablement, d’après le Dr Warming.
tentacules terminaux des feuilles dentelées de la Roridula se trouvent encore dans une condition intermédiaire.

Les glandes, à l’exception de celles portées par les tentacules situés au bord extrême de la feuille, sont ovales et ont une grandeur presque uniforme, à peu près 4/500e de pouce de longueur (0,2 millim.). Leur conformation est remarquable et leurs fonctions complexes, car elles sécrètent et elles absorbent divers stimulants et sont affectées par eux. Ces glandes consistent en une couche extérieure de petites cellules polygonales, contenant des matières pourpres à l’état granuleux ou à l’état fluide ; les cloisons qui séparent ces cellules sont plus épaisses que celles des pédicelles. À l’intérieur de cette couche de cellules, il y a une seconde couche d’autres cellules qui ont une forme différente et qui sont aussi remplies d’un fluide pourpre ; mais cette liqueur a une teinte quelque peu différente et le chlorure d’or l’affecte différemment aussi. Parfois, on peut très-bien voir ces deux couches quand on a écrasé la glande ou qu’on l’a fait bouillir dans une solution de potasse