Page:Darwin (trad. Barbier) — Les plantes insectivores, 1877.pdf/392

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
310
DIONÆA MUSCIPULA.

j’avais enlevée, et je disposai ces points sur une ligne formant un angle droit avec la côte centrale. Les points étaient distants l’un de l’autre de 40 millièmes d’un pouce (1,016 millim.), de sorte que les deux points extrêmes étaient distants l’un de l’autre de 80 millièmes d’un pouce (2,032 millim.). Je touchai alors un des filaments et la feuille se ferma, puis je mesurai les distances entre les points ; les deux points les plus proches de la côte s’étaient rapprochés l’un de l’autre de 1 à 2 millièmes de pouce (0,0254 à 0,0508 de millim.) et les deux points les plus éloignés de 3 à 4 millièmes de pouce (0,0762 à 0,1016 de millim.), de sorte que les deux points extrêmes se trouvaient maintenant plus près l’un de l’autre d’environ 5 millièmes de pouce (0,127 de millim.) qu’ils n’étaient auparavant. Si nous supposons que toute la surface supérieure du lobe qui avait 400 millièmes de pouce de largeur (10,16 millim.) s’est contractée dans la même proportion, la contraction totale a dû se monter à environ 25 millièmes ou 1/40e de pouce (0,635 de millim.) ; mais je ne saurais dire si cette contraction est suffisante pour expliquer la légère courbure intérieure du lobe entier.

Enfin, tout le monde connaît aujourd’hui, par rapport au mouvement des feuilles, l’étonnante découverte du docteur Burdon Sanderson[1], à savoir qu’il existe un courant électrique normal dans le limbe et dans la tige, et que, lorsqu’on irrite les feuilles, le courant est troublé de la même façon que pendant la contraction du muscle d’un animal.

Redressement des feuilles. — Le redressement des feuilles se fait lentement et insensiblement, qu’un objet

  1. Proc. royal Soc., vol. XXI, p. 495, et conférence à l’Institution royale, 5 juin 1874, reproduite dans Nature, 1874, p. 105 et 127.