CHAPITRE XIV.
aldrovandia vesiculosa.
On pourrait dire que cette plante est une Dionée aquatique en miniature. Stein a découvert, en 1873, que les feuilles bilobées, que l’on trouve ordinairement closes en Europe, s’ouvrent quand la température est suffisamment élevée, et qu’elles se ferment soudainement au moindre attouchement[1]. Les feuilles se rouvrent au bout de vingt-quatre ou de trente-six heures, mais seulement, paraît-il, quand elles ont capturé des objets inorganiques. Les feuilles contiennent quelquefois des bulles d’air ; on supposait autrefois qu’elles étaient des vessies ; de là le nom spécifique de vesiculosa. Stein a observé qu’elles capturent quelquefois des insectes aquatiques, et, tout récemment, le professeur Cohn a trouvé à l’intérieur des feuilles de plantes croissant à l’état sauvage plusieurs espèces de crustacés et de larves[2]. Il plaça des plantes, qu’il avait
- ↑ Depuis la publication de son mémoire, Stein a trouvé que l’irritabilité des feuilles de l’Aldrovandia avait été observée par Augé de Lassus, ainsi qu’il appert d’un mémoire publié dans le Bulletin de la Société botanique de France, en 1861. Delpino affirme dans son mémoire publié en 1871 (Nuovo Gionale. bot. ital., vol. III, p. 174) que « una quantità di chioccioline e di altri animalcoli acquatici » est capturée et étouffée par les feuilles. Je suppose que l’auteur entend par chioccioline des mollusques d’eau douce. Il serait intéressant de savoir si les coquilles de ces mollusques sont corrodées par l’acide contenu dans la sécrétion digestive.
- ↑ Je désire exprimer toute ma reconnaissance à cet éminent naturaliste