Page:Darwin (trad. Barbier) — Les plantes insectivores, 1877.pdf/422

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
400
BYBLIS.

toutefois de fixer arbitrairement l’endroit jusqu’où s’étendent les vaisseaux spiraux partant du limbe, mais il n’existe aucune autre distinction.

Les nombreuses parcelles de substance collées aux glandes prouvent évidemment que celles-ci sécrètent une grande quantité de matière visqueuse. Un grand nombre d’insectes appartenant à des espèces variées adhéraient aussi aux feuilles. Je n’ai pu découvrir aucune trace d’une inflexion des tentacules sur les insectes capturés ; si ces tentacules avaient été doués de la faculté du mouvement, j’aurais pu, sans aucun doute, m’en apercevoir, même sur un spécimen desséché. Ce caractère négatif semble prouver que le Roridula ressemble à l’espèce septentrionale, le Drosophyllum.

BYBLIS.

Byblis gigantea (Australie occidentale). — Les directeurs du jardin de Kew m’ont envoyé un spécimen desséché de Byblis ayant environ 18 pouces de hauteur et une forte tige. Les feuilles atteignent quelques pouces de longueur ; elles sont linéaires, légèrement aplaties, avec une petite côte à la surface inférieure et recouvertes de tous côtés par des glandes de deux espèces : des glandes sessiles disposées en rangées et d’autres glandes supportées par des pédicelles assez longs. Ces pédicelles sont plus longs vers le sommet étroit des feuilles ; en cet endroit, ils égalent le diamètre de la feuille. Les glandes affectent une teinte pourpre ; elles sont très-aplaties et consistent en une seule couche de cellules rayonnantes au nombre de 40 ou 50 dans les glandes les plus grandes. Les pédicelles se composent de cellules simples allongées, aux parois incolores et très-délicates, sur lesquelles on remarque les traces de lignes spirales très-fines. Je ne saurais dire si ces lignes proviennent de la contraction