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PINGUICULA VULGARIS.

6. — Je plaçai deux gros cubes d’albumine (ayant environ 1/20e de pouce, soit 1,27 millim. de côté), l’un près de la nervure centrale et l’autre près du bord d’une feuille. Au bout de six heures, des sécrétions abondantes s’étaient produites, et elles augmentèrent de façon qu’au bout de quarante-huit heures elles s’accumulèrent autour du cube placé près du bord. Ce cube fut dissous dans des proportions beaucoup plus considérables que celui qui reposait sur le limbe de la feuille ; au bout de trois jours, son volume avait beaucoup diminué et tous ses angles s’étaient arrondis, mais il était trop gros pour être complètement dissous. Les sécrétions furent réabsorbées en partie au bout de quatre jours. Le cube placé sur le limbe diminua beaucoup moins de volume, et les glandes sur lesquelles il reposait commencèrent à se dessécher au bout de deux jours seulement.

7. — La fibrine excita des sécrétions moins abondantes que la viande ou l’albumine. J’ai fait un assez grand nombre d’expériences avec cette substance, mais je n’en rapporterai que trois. Je plaçai sur quelques glandes deux petites parcelles de fibrine ; au bout de trois heures quarante-cinq minutes, la sécrétion de ces glandes avait certainement augmenté. L’une de ces parcelles de fibrine, la plus petite, était complètement liquéfiée au bout de six heures vingt-cinq minutes, et l’autre au bout de vingt-quatre heures ; mais, même après quarante-huit heures, j’ai pu encore observer à l’aide d’un verre grossissant quelques granules de fibrine flottant dans les gouttes de la sécrétion. Au bout de cinquante heures trente minutes, ces granules étaient complètement dissous. Je plaçai une troisième parcelle de fibrine dans un petit amas de sécrétion qui s’était formé près du bord d’une feuille, là où une graine avait reposé ; cette parcelle fut complètement dissoute au bout de quinze heures trente minutes.

8. — Je plaçai sur une feuille cinq morceaux très-petits de gluten ; les sécrétions devinrent si abondantes qu’un des morceaux fut entraîné vers le bord. Au bout d’un jour, ces cinq morceaux me semblèrent avoir considérablement diminué de volume, mais aucun d’eux n’était complètement dissous. Le troisième jour, je poussai deux de ces morceaux, qui commençaient à se dessécher, sur de nouvelles glandes. Le quatrième jour je pus encore distinguer des traces non dissoutes de trois morceaux, les deux autres ayant complètement disparu ; mais je ne saurais dire s’ils avaient été complètement dissous. Je plaçai alors deux autres morceaux de gluten sur une autre feuille, en posant l’un près du centre et l’autre près du bord de la feuille ; tous deux excitèrent des sécrétions extraordinairement abon-