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MODE DE CAPTURE.

La paroi intérieure du col (voir la fig. 20) est recouverte de plusieurs rangées de processus rapprochés les uns des autres et qui ne diffèrent sous aucun rapport important des processus quadrifides, sauf toutefois en ce qu’ils n’ont que deux bras au lieu de quatre ; en outre, ces processus sont un peu plus étroits et plus délicats. Je les appellerai des processus bifides. Ils se projettent dans la vessie et se dirigent vers son extrémité postérieure. Les processus bifides et quadrifides sont sans doute homologues aux papilles placées à l’extérieur de la vessie et des feuilles, et nous allons voir qu’ils se développent sur des papilles fort analogues.

Fonction des différentes parties. — Occupons-nous des fonctions des différentes parties, maintenant que nous en avons fait une description un peu longue peut-être, mais nécessaire. Quelques auteurs ont supposé que les vessies servent à faire flotter la plante ; mais j’ai vu flotter parfaitement, grâce à l’air contenu dans les espaces intracellulaires, des branches qui ne portaient aucune vessie et d’autres auxquels je les avais enlevées. Les vessies qui contiennent des animaux morts contiennent aussi ordinairement des bulles d’air ; mais ces bulles n’ont pas pu être engendrées seulement par la décomposition des matières animales, car j’en ai observé souvent dans des vessies jeunes, propres et complètement vides ; d’autre part, j’ai vu de vieilles vessies contenant beaucoup de matière en décomposition qui néanmoins ne contenaient pas des bulles d’air.

La véritable fonction des vessies consiste à capturer des petits animaux aquatiques, ce qu’elles font sur une vaste échelle. Dans le premier lot de plantes, que j’ai reçu de la New Forest au commencement de juillet, la plupart des vessies, ayant atteint leur croissance parfaite, contenaient un certain nombre d’animaux ; dans un second