CHAPITRE IV.
LAPINS DOMESTIQUES.
Tous les naturalistes, à l’exception d’un seul, si je ne me trompe, s’accordent à admettre que les diverses races de lapins domestiques descendent de l’espèce sauvage commune ; je les décrirai donc avec plus de détails que les cas précédents. Le professeur Gervais[1] s’exprime ainsi : « Le vrai lapin sauvage est plus petit que le lapin domestique ; ses proportions ne sont pas absolument les mêmes, sa queue est plus petite, ses oreilles sont plus courtes et plus velues, et ces caractères, sans parler de ceux fournis par la couleur, sont autant d’indications contraires à l’opinion qui réunit ces animaux sous la même dénomination spécifique. » C’est là une opinion que partageront bien peu de naturalistes, car les minimes différences qui existent entre le lapin sauvage et domestique sont trop insuffisantes pour en permettre la distinction spécifique. Il serait bien plus extraordinaire que la captivité, l’apprivoisement, la nourriture, la reproduction, n’eussent pas, au bout d’un grand nombre de générations, produit quelque effet. Le lapin a été domestiqué dès une période fort ancienne. Confucius met le lapin au nombre des animaux propres à être sacrifiés aux dieux, et, comme il en prescrit la multiplication, il devait être, à cette époque reculée, déjà domestiqué. Plusieurs auteurs classiques
- ↑ Hist. nat. des Mammifères, t. I, 1854, p. 288.