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PIGEONS DOMESTIQUES.

J’ai eu vivantes toutes les races les plus distinctes que j’ai pu me procurer, soit en Angleterre, soit sur le continent, et ai préparé des squelettes de toutes. J’ai reçu des peaux en grand nombre de la Perse, de l’Inde et d’autres parties du globe[1]. J’ai également, depuis mon admission dans deux clubs de Pigeons[2] de Londres, pu mettre à profit le concours bienveillant de plusieurs amateurs éminents.

Les races de Pigeons qu’on peut distinguer et qui reproduisent leur type fidèlement, sont très-nombreuses. MM. Boitard et Corbière[3] en décrivent avec détails 122, auxquelles je pourrais ajouter plusieurs variétés européennes qui ne leur étaient pas connues. Si j’en juge par les peaux que j’ai reçues de l’Inde, il y a dans ce pays bien des races inconnues en Europe, et j’apprends par Sir W. Elliot qu’une collection apportée à Madras par un marchand indien, et provenant du Caire et de Constantinople, renfermait plusieurs variétés inconnues dans l’Inde. Je ne doute pas qu’il n’existe plus de 150 variétés se reproduisant exactement et ayant reçu des noms distincts, mais dont la plupart ne diffèrent probablement les unes des autres que par des caractères peu importants. Je négligerai complètement des différences de cette nature, et ne m’attacherai qu’aux points plus essentiels de conformation, qui, comme nous ne tarderons pas à le voir, présentent un bon nombre de différences importantes. J’ai parcouru la magnifique

  1. M. C. Murray m’a envoyé de Perse des exemplaires de grande valeur ; M. Keith Abbot, Consul de Sa Majesté, m’a procuré des renseignements sur les Pigeons de ce pays. Je dois à Sir W. Elliot une immense collection de peaux de Madras, accompagnée de renseignements à leur sujet. M. Blyth m’a largement communiqué ses nombreuses connaissances sur ces faits et autres sujets qui s’y rapportent. Le Rajah Sir J. Brooke m’a envoyé des échantillons de Bornéo, ainsi que le consul de S. M., M. Swinhoe, d’Amoy, en Chine, et le docteur Daniell, de la côte occidentale d’Afrique.
  2. M. B.-P. Brent, bien connu par ses travaux sur les oiseaux de basse-cour, m’a aidé de toutes manières pendant plusieurs années, et avec une obligeance inépuisable, ainsi que M. Tegetmeier. Ce dernier, très-connu pour ses ouvrages sur le même sujet, et qui a élevé des Pigeons sur une grande échelle, a revu ce chapitre et les suivants. M. Bult m’a montré sa collection sans rivale de Pigeons Grosses-gorges et m’en a remis des échantillons. J’ai eu accès dans celle de M. Wicking, qui renferme un assortiment de plusieurs variétés comme on n’en saurait voir ailleurs, et dont le propriétaire m’a aidé par des échantillons et des renseignements donnés avec la plus grande obligeance. Je dois à MM. Haynes et Corker des exemplaires de leurs magnifiques Messagers ; de même à M. Harrison Weir. Je ne dois pas omettre l’aide que j’ai trouvée auprès de MM. J.-M. Eaton, Baker, Evans et J. Baily jeune ; ce dernier pour quelques précieux échantillons ; je prie toutes ces personnes d’accepter ici l’expression de ma sincère et cordiale reconnaissance.
  3. Les Pigeons de volière et de colombier. Paris, 1824. Pendant quarante-cinq ans M. Corbière a été préposé aux soins des Pigeons de la duchesse de Berry.