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PIGEONS DOMESTIQUES.

Résumé des points de différence entre les diverses races domestiques et entre les individus. — Le bec ainsi que les os de la face diffèrent considérablement par la longueur, la largeur, la forme et la courbure. Le crâne diffère par sa forme, et beaucoup par l’angle que forment ensemble les os maxillaires, nasaux et jugaux. La courbure de la mâchoire inférieure et l’inflexion de son bord supérieur, ainsi que l’ouverture de la bouche, diffèrent d’une manière remarquable. La langue varie beaucoup dans sa longueur, soit absolument, soit relativement à celle du bec. Il en est de même du développement de la peau dénudée et verruqueuse qui surmonte les narines et entoure les yeux. Les paupières ainsi que les orifices extérieurs des narines varient de longueur, et paraissent être, jusqu’à un certain point, en corrélation avec le développement de la peau verruqueuse. La forme et les dimensions de l’œsophage et du jabot varient énormément, ainsi que leur dilatabilité ; il en est de même de la longueur du cou. Les changements dans la forme du corps sont accompagnés de variations dans le nombre et la largeur des côtes, de l’apparition d’apophyses, et de modifications dans le nombre des vertèbres sacrées, ainsi que dans la longueur du sternum. Les vertèbres coccygiennes varient en grandeur et en nombre, fait qui paraît être en corrélation avec l’accroissement de la queue. La grandeur et la forme des perforations du sternum, la grandeur de la fourchette et la divergence de ses branches diffèrent. Le développement de la glande graisseuse est variable, elle est parfois totalement atrophiée. La direction et la longueur de certaines plumes sont quelquefois profondément modifiées, comme on le voit dans le capuchon du Jacobin, et la fraise du Turbit. Les rémiges et les rectrices varient généralement ensemble de longueur quelquefois cependant elles varient indépendamment les unes des autres et de la taille de l’oiseau. Les rectrices varient d’une manière incroyable quant au nombre et à la position. Les rémiges primaires et secondaires paraissent occasionnellement varier de nombre, en corrélation avec la longueur des ailes. La longueur des jambes, celle des pieds, et le nombre des scutelles sont variables. Les bases des deux doigts intérieurs sont quelquefois réunies par une membrane, et lorsque les pattes sont emplumées, il en est